Prevel, Jacques (1915-1951)
Jacques Prevel ne publia de son vivant que trois plaquettes de poèmes, imprimées à grand-peine : Poèmes mortels (1945), Poèmes pour toute mémoire (1947) et De colère et de haine (1950) ; un recueil posthume, En dérive vers l'absolu (1952), rassemble toute son œuvre. Mais il est surtout connu pour avoir été l'ami d'Antonin Artaud et le témoin de ses dernières années parisiennes. Prevel lui avait envoyé ses Poèmes mortels à l'asile de Rodez et il fut de ceux qui accueillirent Artaud de retour à Paris au lendemain de sa sortie en 1946. Dès lors, se noua une forte amitié entre les deux hommes et Prevel consigna au jour le jour leurs rencontres quotidiennes dans les pages qui donnèrent lieu à la parution posthume de En compagnie d'Antonin Artaud (1974). Son journal intime, commencé en 1933 et interrompu par les progrès de la tuberculose, les lettres reçues, les nombreux poèmes que recèlent ses archives, ont été en partie édités et dessinent les contours d'un esprit révolté, proche d'Arthur Adamov ou de Colette Thomas, fidèle surtout à l'aura d'Antonin Artaud.
Présentation du contenu :
L'œuvre publiée de Jacques Prevel est mince, mais son œuvre inédite l'est beaucoup moins, comme en témoignent les nombreux dossiers de poèmes qui figurent dans le fonds. Par ailleurs, le passionnant journal intime - qu'il tint presque toute sa vie adulte et dont une partie seulement a été publiée - est un témoignage important, non seulement sur la petite société qui gravitait autour d'Antonin Artaud, mais, en aval et en amont, sur le parcours d'un jeune provincial révolté, fou amoureux de poésie et de littérature, qui vint éprouver les charmes et les difficultés de la vie de bohême à Paris. La correspondance reçue qui figure dans le fonds met en valeur son réseau de poètes, d'éditeurs, de directeurs de revues littéraires et de compagnons de dérives à Saint-Germain des Prés, des années trente à la fin des années quarante.
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