Antoine Mouton

Le romancier et poète Antoine Mouton compose une œuvre où le lyrisme se mêle à l'absurde et où l'humour rencontre l'épure. Son premier roman, Le Metteur en scène polonais (Bourgois), fit partie de la sélection du Prix Médicis 2015. Ses livres suivants seront très remarqués par la critique Imitation à la vie (Bourgois, 2017), Toto perpendiculaire au monde (Bourgois, 2022), Chômage monstre (La Contre Allée, 2017), Les Chevals Morts (La Contre Allée, 2022) ou encore HKZ: le livre du revenir (Ypsilon, 2023). L'œuvre d'Antoine Mouton évolue librement entre poésie et roman, fiction et conte. Sa résidence à l'abbaye d'Ardenne s'organise en plusieurs séjours en 2024 et 2025.

son projet d'écriture/
« Vivre sans les mains sera le récit de l'expérience que mènent deux personnes qui viennent de se rencontrer et qui ont été atteintes par un sort : elles ne peuvent plus se toucher. Pendant soixante-douze jours, elles feront l'expérience d'un amour qui ne peut pas s'exprimer par la peau, ni par la sexualité. Elles vont alors se demander quel amour elles peuvent vivre sans le corps. » Antoine Mouton

extrait du travail en cours/
« Nous étions chez des gens, les gens n’étaient pas chez eux. Nous étions venus chez eux en leur absence. Nous étions entrés dans leur absence, nous avions imaginé leur vie. Et parfois nous n’avions pas besoin de l’imaginer, nous la remarquions, elle était là autour de nous. La vie des gens reste chez les gens même quand ils sont partis. Les gens partent, leur vie reste. L’absence est une belle façon de connaître les gens. J’ai connu quelques personnes qui n’étaient pas là, je les ai beaucoup aimées. Pour s’intéresser à l’autre, on n’a pas besoin qu’il soit là. On peut aussi se passionner pour la façon qu’il a de ne pas y être. On peut s’engouffrer dans la distance entre soi et l’autre et la parcourir et faire un beau voyage sans avoir parlé à quiconque. Un beau et grand voyage, d’une absence à l’autre. Un tour de l’absence en compagnie de personne. » Antoine Mouton

Antoine Mouton sera en résidence à l’abbaye d’Ardenne du 10 au 23 septembre, puis du 15 octobre au 12 novembre et enfin du 4 au 18 mars.