Exposition
Soustraction
Valérie Mréjen a passé la collection de l’Imec au peigne fin. Délaissant les grands manuscrits, elle s’est emparée des archives minuscules, objets « sans qualités » : photographies hasardeuses, cartes postales oubliées, listes disparates, notes gribouillées…
Dans ces images, Valérie Mréjen a créé une réserve, un retrait dans l’image, un « blanc » qui dès lors appelle un nouveau récit. En intervenant dans la matière même des documents pour composer de nouveaux objets (zoom, recadrage, mise en série…) l’artiste fait surgir des archives toutes les histoires possibles et révèle l’une des vérités de la recherche : il s’agit toujours d’une extraction, d’un choix qui ouvre la voie à la réinvention et à la fiction.
Avec ce projet, aussi plastique que littéraire, l’artiste nous montre que rien ne disparaît ni ne s’épuise jamais, et que les archives sont toujours sensibles à la vivacité d’une relecture.
Valérie Mréjen :
« Le principe de la carte blanche de l’Imec est de consulter plusieurs fonds, de mener une exploration assez libre et changeante. Les choses viennent donc à vous de façon inattendue. L’exposition s’appelle Soustraction à cause du choix effectué parmi ces archives, du geste qui consiste à soustraire quelques pièces de leur fonds d’origine pour un temps limité. Archives elles-mêmes soustraites à nos regards puisque conservées dans ces chemises, pochettes, boîtes, rayonnages, armoires dans les sous-sols à basse température. C’est également soustraire que recadrer, choisir un morceau de l’image, une seule photo parmi tout un album, un visage ou plusieurs dans les rangs d’une classe alignée. Imaginer une exposition à partir d’archives, c’est pratiquer une extraction lente et patiente parmi une somme de documents. »
Informations pratiques
Abbaye d'Ardenne
Gratuit
Du mercredi au dimanche | de 14h à 18h
Fermé du 23 décembre 2019 au 1er janvier 2020