Fragments du rêve

Le secret des rêves est dans les archives.
Retiens la nuit… Les archives sont le plus grand conservatoire de rêves au monde, un gisement inépuisable de récits griffonnés en hâte au petit matin, témoignage de cette étrange nécessité de ne rien perdre de nos songes.
Des récits fantômes de Philippe Soupault aux fantômes de rêves d’Hervé Guibert, des grands vides ménagés sur la page de Maurice Roche à l’intensité tragique des rêves concentrationnaires de Jean Cayrol, des récits hâtivement transcrits au petit matin par Jacques Derrida ou Beatrix Beck aux longues et soigneuses dactylographies de Louis Althusser, des rêves relevés par l’anthropologue Georges Devereux aux états décrits dans l’hypnose par Léon Chertok, sans parler des graphes, des dessins, des collages, l’exposition Fragments du rêve montre que la matière des songes est faite d’encre et de papier.
Une autre matière cherche sans fin à donner forme au rêve, c’est le film, au point qu’on ne saurait plus dire si le rêve a engendré le film, ou si le film réinvente chaque nuit l’écriture de nos rêves. C’est pourquoi, en partenariat avec le Centre Pompidou, l’exposition montrera, de Maya Deren à Joseph Cornell, quelques chefs-d’oeuvre des collections du Musée national d’art moderne qui font paraître, par éclats, cet « ombilic du rêve » qui nous hante.
Une exposition de Claire Paulhan, un livre d’Olivier Schefer.
jeudi 5 juin 2025 à 18 h 30/
Soirée de vernissage
La soirée se poursuivra en compagnie de Philippe-Alain Michaud, conservateur au Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, qui présentera La Petite Marchande d'allumettes, de Jean Renoir (32'), issu des collections du Musée.