Hélène Giannecchini
Hélène Giannecchini séjournera à l’Imec du 21 mai au 10 juillet 2024, puis 15 au 29 octobre. Elle consultera notamment les fonds de la compagnie Dominique Bagouet et de l'association Sida Mémoires.
sur l'autrice
Née en 1987, Hélène Giannecchini est écrivaine et théoricienne de l’art. Docteure en littérature, elle est spécialiste des rapports entre texte et image. Elle est directrice du Fonds Alix Cléo Roubaud, photographe et écrivaine disparue en 1983, à qui elle a consacré ses premières recherches, notamment une exposition à la Bibliothèque Nationale de France (2014), sa thèse (2016), des articles universitaires et son premier ouvrage, Une image peut-être vraie, publié aux éditions du Seuil dans la collection ; de Maurice Olender « La Librairie du XXIe siècle ». Elle a rédigé son deuxième livre, Voir de ses propres yeux, (Seuil, 2020) lors d’un séjour à la Villa Médicis, à Rome, où elle a été pensionnaire.
Ses recherches actuelles portent sur les archives LGBTQ de la seconde moitié du XXe siècle. Elles l’ont mené à organiser l’exposition Donna Gottschalk : « Ce qui fait une vie », consacrée à la photographe lesbienne Donna Gottschalk, à la galerie Marcelle Alix en avril 2023. Son prochain ouvrage, Un Désir démesuré d’amitié, fruit de ses investigations aux longs cours sur les vies et les liens queer, est à paraître en 2024 aux éditions du Seuil.
son projet d'écriture
« « Tu dis qu’il n’y a pas de mots pour décrire ce temps, tu dis qu’il n’existe pas. Mais souviens-toi. Fais un effort pour te souvenir. Ou à défaut, invente », écrit Monique Wittig dans Les Guérillères. Je prends très au sérieux cette invitation. Face à l’oubli qui nous accable et nous fragilise, nous pouvons choisir d’utiliser la littérature comme une arme. Il s’agit de redonner des noms à celles qui n’en ont plus, de leur imaginer des affects et des désirs, de faire des recherches suffisamment poussées pour leur confectionner une existence probable, comme on coud un vêtement en suivant les mensurations exactes d’un corps. Il faudrait par exemple redonner une destinée sur mesure à toutes les personnes qui figurent sur les photographies anonymes que je consulte. S’approcher d’existences réelles demande de nombreuses précautions, d’autant plus quand celles-ci ont été violentées et contraintes. La littérature ne doit pas se servir de l’archive comme d’une réserve de vies à disposition, mais plutôt collaborer avec elles, se glisser dans les silences, coudre entre eux des éclats de vie parfois épars pour recomposer un récit. »
Résidence portée par le Centre National du Livre.