Annulation
L'effet Amour |
Vincent Broqua

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous sommes dans l'obligation de reporter le Grand Soir avec Vincent Broqua.

Trouble désir

"On affirme souvent que notre époque est celle de la « fin de l’amour » (Eva Illouz), que le cours du désir a chuté, que la jeunesse serait si désorientée par les nouvelles règles amoureuses qu’elle serait plongée dans un grand désarroi. Cette lecture est en partie fondée sur une lecture idéalisée d’un passé poétique où les rôles amoureux auraient été clairs et les genres se seraient conformés à la raideur mortifère de normes illusoires. Mais lorsque la poésie agit, elle nous pénètre d’une mécanique des fluides qui trouble ce qu’on croyait savoir du désir, de l’amour et de la volupté : avec la poésie, les genres fluctuent, ils font des choses extravagantes, ils redéfinissent la possibilité même de ce que désirer veut dire. Technologie amoureuse, la poésie imagine et documente des déplacements du désir que la sociologie ne peut inventer. Ovide, William Shakespeare, Gertrude Stein, Jean Genet, Gwendolyn Brooks, Caroline Bergvall : la poésie est le genre du désir trouble. Elle « dit que la rivière tourne et fait tourner la rivière » (Brooks), elle « abuse, remplace et caresse le nom » (Stein), « elle reste en travers de la gorge » (Genet)."
Vincent Broqua

Rencontre animée par Stéphane Bouquet et Anne Portugal.

Vincent Broqua est écrivain, traducteur de poésie anglophone et professeur de littérature et art nord-américains.

Entrée libre, pensez à réserver : reservations@imec-archives.com
Un bar et une restauration légère sont proposés avant et après les rencontres.

Cycle Poésie Effets spéciaux/
La poésie a le vent en poupe : elle se vend, se lit, s’écrit un peu partout et même sur les réseaux sociaux. La poésie a-t-elle changé ou a-t-elle trouvé d’autres façons de rejouer les thématiques classiques qui l'ont toujours innervée. A chaque séance, deux poètes, Anne Portugal et Stéphane Bouquet, interrogeront un grand invité sur sa façon de travailler et de repenser une question cardinale de la poésie, l'effet amour, l'effet adresse, l'effet syntaxe, l'effet lyre... pour comprendre comment ça marche aujourd’hui le poème. À suivre, tout l’automne.