- La collection de l’Imec
- Consulter les archives
- Une bibliothèque ouverte à toutes et à tous
- Imec Images
- Prêt de pièces
- Coopérations
- Carnet de bord
- fonds
- vignettes_fonds
Boris Taslitzky
Boris Taslitzky (1911-2005), artiste engagé dans l’action militante communiste, est connu pour ses tableaux et ses dessins décrivant la Résistance, l’expérience concentrationnaire et la vie ouvrière. Proche de Louis Aragon qui lui a fait comprendre la portée sociale du réalisme socialiste en art, Boris Taslitzky avait aussi « envie de peindre des yeux qui pensent et des bouches qui aiment ».
Qui voit aujourd’hui les tableaux conservés par la fille de l’artiste, Évelyne Taslitzky, comprend ce que ces mots veulent dire : les portraits peints par Boris Taslitzky sont beaux par la discrète émotion qui sourd des traits, des yeux de ses modèles. Les personnages croqués à main levée dans ses carnets disent la véritable passion pour le visage humain qui animait Boris Taslitzky. Cette volonté d’exprimer la vie intérieure se révèle aussi dans de nombreuses scènes d’atelier lumineuses et rigoureusement composées [1].
Né à Paris de parents ayant quitté la Russie après l’échec de la Révolution de 1905, Boris Taslitzky fréquente les académies de Montparnasse puis s’inscrit à l’École des beaux-arts de Paris en 1928. Membre de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires en 1933, il dessine pendant les grèves de 1936 dans différents lieux (les usines Renault, le grand magasin de La Samaritaine, etc.). Il réalise aussi des dessins d’illustration pour Ce Soir, quotidien dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch. Capturé par les Allemands en juin 1940, Boris Taslitzky s’évade au mois d’août et rejoint le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Arrêté de nouveau en 1941, il est condamné à deux ans de prison pour propagande communiste et remis aux autorités allemandes en 1944 pour être déporté à Buchenwald.
Prix Blumenthal de la peinture en 1946, Boris Taslitzky devient la même année secrétaire général de l’Union des arts plastiques. En 1952, il effectue un reportage dessiné en Algérie avec Mireille Miailhe.
De 1971 à 1980, il enseigne le dessin à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Peu porté vers les mondanités d’un milieu artistique alors dominé par l’abstraction, Boris Taslitzky est demeuré fidèle à ses engagements militants et à la peinture figurative. Il est représenté dans plusieurs collections privées et publiques dont celles du Musée national d’art moderne (Centre Pompidou), du Musée d’art moderne de la Ville de Paris et de la Tate Modern à Londres.
Les archives de Boris Taslitzky rassemblent de la correspondance, des photographies de tableaux, des dossiers de presse, les catalogues de ses expositions, des cartons d’invitation ainsi qu’un dossier biographique.
Yves Chevrefils Desbiolles
Les Carnets de l'IMEC, n° 5, printemps 2016, p. 21.
Les archives de Boris Taslitzky.
[1] Voir le site http://boris-taslitzky.fr/
Légende image : Boris, Suzanne et Évelyne Taslitzky. Photographie prise chez Marcel Cohen en 1950.
Archives Boris Taslitzky/IMEC.
Lire d'autres articles d'Yves Chevrefils Desbiolles :
La vaillance du libraire de la porte étroite, 2017
Aller partout. Les archives d'Hubert Damisch. 2016
La douceur du graveur Albert Mentzel-Flocon, 2015
Jean Hélion et Francis Ponge, 2014
L’art se saisit de tout : les fonds artistiques conservés à l’IMEC
Voir ce que devient l'ombre. Un portrait de Cécile Reims et Fred Deux. 2010