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Parmi les archives d'Éric Rohmer
Dès son ouverture aux chercheurs, durant le printemps 2013, le fonds Éric Rohmer – dont l’inventaire a bénéficié de l’expertise de Noël Herpe et d’Antoine de Baecque, ses biographes – commence d’être l’objet de recherches fort variées, et à la hauteur de sa richesse, qu’il s’agisse, par exemple, du travail sur le son dans ses films ou de son œuvre de cinéaste pour la télévision.
La Femme de l’aviateur (1981), qui succède à Perceval le Gallois, ouvre le cycle des « Comédies et proverbes », ainsi que le montre ce projet d’affiche légendé par Éric Rohmer, et porte le sous-titre : « on ne saurait penser à rien » – détournement antithétique du titre On ne saurait penser à tout d’Alfred de Musset. Si l’affiche définitive mélangera un dessin, à direction verticale, avec les portraits photographiques des trois acteurs principaux – Marie Rivière, Philippe Marlaud, Anne-Laure Meury – ici toute la présentation est plus horizontale.
Le critique et cinéaste Philippe Collin, qui fut l’assistant-réalisateur de Rohmer pour Le Signe du lion, donnait les raisons suivantes pour expliquer « le charme irrésistible » de La Femme de l’aviateur : « Parce que les jeunes comédiens y font preuve d’une pudeur vibrante qui stupéfie en ces temps de cabotinage goguenard ; parce que Rohmer nous prouve qu’à côté du faux vécu il existe un autre style de mise en scène où l’invraisemblable peut révéler la vérité la plus nue ; parce que, à mille lieues du théâtre filmé, le texte est constamment réfléchi par les positions de la caméra, des personnages, des zones lumineuses ; parce qu’enfin le vrai Paris 1980 bousillé et délicieux, y est montré avec une précision modeste. »
Voir la description du fonds Éric Rohmer