Albiach, Anne-Marie (1937-2012)
Grande figure de la poésie contemporaine française, Anne-Marie Albiach a construit une œuvre discrète et essentielle. Elle fut à l'origine, avec Claude Royet-Journoud - son compagnon de création et de vie - et Michel Couturier, de la revue Siècle à mains qui fut le trait d'union et le point de ralliement d'une approche originale et radicale de la langue. Relevant de ce que l'on nomme « poésie blanche » ou « poésie abstraite », son travail, empreint de rigueur et d'une exigence quasi obsessionnelle, traduit une volonté toujours plus forte de pousser le langage au plus loin de ses capacités. Anne-Marie Albiach publia une douzaine de recueils en quarante ans, parmi lesquels Flammigère , son premier recueil ( Siècle à mains , 1967), suivi par État , (Mercure de France, 1971), le plus célèbre de ses recueils pour lequel Claude Royet-Journoud écrivit qu'Anne-Marie Albiach venait de « changer le visage de la poésie », ou encore Mezza Voce (Flammarion, 1984), Figure vocative (Lettres de casse,1985), Travail vertical et blanc (Spectres familiers, 1989), Figurations de l'image (Flammarion, 2004). L'anthologie Cinq le Chœur, Œuvres , 1966-2012 (Flammarion, 2014) offre le panorama d'une œuvre à la fois dense et elliptique. Au fil des années, on retrouvera également Anne-Marie Albiach dans de nombreuses revues, dont Action poétique , The American Poetry Review , Bulletin Orange Export Ltd, Cahiers de l'Herne, Change, Esprit ou Nioques . Traductrice, notamment de l'Américain Louis Zukofsky ( Vingt poètes américains , Gallimard, 1980), elle fut elle-même traduite par Keith et Rosmarie Waldrop, Joseph Simas et Norma Cole. Son œuvre, reconnue dans le monde entier, fait aujourd'hui l'objet de nombreux travaux. Née le 9 août 1937 à Saint-Nazaire, première enfant d'un père ingénieur naval et d'une mère propriétaire d'un domaine viticole dans l'Aude, Anne-Marie Albiach s'est éteinte le 4 novembre 2012.
Présentation du contenu :
Le fonds contient les manuscrits et dactylogrammes de l'oeuvre, notamment pour État , Mezza Voce et L'excès cette mesure , ainsi que les textes de traductions de Louis Zukofsky par Anne-Marie Albiach. Les carnets personnels, d'abord journaux intimes d'une adolescente et d'une jeune femme, puis journal de travail et de la recherche de l'œuvre, forment un ensemble très riche pour la compréhension de l'auteur. Ils s'échelonnent entre 1951 et 2012. L'abondante correspondance professionnelle et personnelle avec des poètes, écrivains, traducteurs et intellectuels comme Paul Auster, Lydia Davies, Norma Cole, Anaïs Nin, Louis Zukofsky pour les États-Unis, Mathieu Benezet, Maurice Blanchot, Gisèle Celan-Lestrange, Edmond Jabès, Roger Laporte, Pierre Rottenberg pour la France, ou encore Giorgio Agamben pour l'Italie, souligne l'importance internationale, l'attention et l'estime que suscitait une femme qui vivait retirée à Neuilly-sur-Seine, dans l'Aude ou chez ses amis. Les partitions de Jean-Pascal Chaigne et Franck Yeznikian, adaptées de l'œuvre d'Anne-Marie Albiach, ainsi que les traductions de ses poèmes par Keith Waldrop ou Maria Obino complètent cet ensemble.
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'Albiach, Anne-Marie (1937-2012)'
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