Pajak, Jacques (1930-1965)
Jacques Pajak est né à Strasbourg en 1930. Son père, le peintre polonais Jean Pajak, l'initie très jeune à la peinture en l'associant à ses travaux de commande : maquettes, panneaux de cinéma, portraits, fresques. À l'école des Beaux-Arts, il se destine à l'architecture et passe son examen à l'âge de dix-neuf ans. Très vite, il abandonne les cours et, en 1951, il est admis sur concours à l'Institut des hautes études cinématographiques à Paris, mais se consacre déjà essentiellement à la peinture. Il entreprendra néanmoins plusieurs films, réalisera un dessin animé et exécutera, dans le domaine de l'architecture, divers aménagements. Outre la peinture, Jacques Pajak dessine (crayon, gouache, aquarelle), pratique la gravure et la lithographie, le collage et la céramique. Il écrit des poèmes, un roman, des essais, trois livrets d'opéra - dont deux seront présentés en public, Stigmates , gravé sur disque (musique de Michel Puig, dirigé par René Leibowitz) et Les Urbanistes -, et tient un journal intime, d'abord témoignage détaillé d'une jeunesse sous l'Occupation en Alsace, puis journal de peintre, où se dessine le Paris artistique et littéraire de l'après-guerre. Il s'intéresse également à l'esthétique industrielle, aux mathématiques, à la physique, au jazz, à la musique contemporaine. Sa peinture, d'abord "tachiste" ou "informelle", qui s'inscrit dans le mouvement de l'abstraction lyrique de l'après-guerre, évolue à partir des années 1960 vers une figuration expressionniste, visages surpris à la sortie du métro, corps torturés de la guerre d'Algérie, danseurs, portraits grimaçants ou bouffons. Sa première exposition a lieu en 1950 à la librairie Oberlin à Strasbourg. D'autres suivent à Paris, à Bruxelles, à Lausanne et à Berne - où la galerie Marbach, également présente à Paris, le prend sous contrat d'exclusivité. À partir de 1957, il partage son temps entre Paris, la Suisse et l'Alsace, déménageant chaque année. Il décède accidentellement en 1965, à l'âge de trente-cinq ans.
Présentation du contenu :
Le fonds d'archives comprend les cahiers de son journal (1948-1961), les notes et brouillons de ses poèmes et de ses textes en prose (scenarii de pièces de théâtre, de films, textes sur la peinture, l'architecture...), de la correspondance personnelle et professionnelle. Des carnets de dessins, des estampes, des gravures sur cuivre et sur bois, des affiches ainsi que des photographies (de ses oeuvres, prises par lui), complètent ce premier ensemble. Il est également constitué des archives de l'Association des amis de Jacques Pajak et de la Fondation Jacques Pajak.
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