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La collection de l'IMEC

Galerie Breteau

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Denise et René Breteau en 1958.

Le 9 février 1937, René Breteau (1907-1972) ouvre une boutique rue des Canettes à Paris où il présente des ouvrages d'artisans. Un soir, rue du Pot-de-Fer, dans l'atelier du sculpteur Étienne-Martin, Lucien Beyer lui présente des camarades du groupe Témoignage (Bertholle, Le Moal, Manessier, Stahly) : au petit matin, la galerie Matières et Formes avait vu le jour. Témoignage y expose en 1938. Bissière, Manessier, Aublet, Henchel, Reichel, Jeanneret et d'autres, parfois considérés comme des Maîtres de demain (1940), sont également accueillis par René Breteau. Discrète pendant l'Occupation - hormis deux expositions remarquées, Présence d'Apollinaire en 1943-1944 et L'Œuvre et la palette en 1944 dont le catalogue fut interdit - la galerie, qui porte désormais rue Bonaparte le nom de son fondateur, joue ensuite un rôle considérable dans la vie artistique parisienne avec des expositions telles que L'Autre face du monde et les peintres « spiritualistes » (1946), Prises de Terre et les Surréalistes-Révolutionnaires (1948), Abstraction-Subjectivité, évocation-Dynamisme et les peintres musicalistes (1949). Goetz, Vasarely, Gilioli, Duque, Karskaya, Freundlich, Maryan, Schöffer, Chaissac, Pouget, Dominguez, et aussi Jorn pour sa première exposition à Paris, occupent les cimaises de la galerie. Les vernissages sont des fêtes : les archives de ces années évoquent l'esprit bohème de l'après-guerre et l'exubérance formelle des œuvres produites par une nouvelle génération d'artistes . René Breteau anticipe l'époque plus récente des actions et performances en ouvrant sa galerie au théâtre ( Les Mamelles de Tirésias , en 1938, lors d'un Hommage à Apollinaire par le groupe Réverbères) ou à la danse (les Ballets Hans Weidt pour la seconde exposition Témoignage en 1939). À partir de 1957, Denise Breteau, née Vrigny (1915-2005), cesse de peindre et prend la direction de la galerie en compagnie de son mari ; elle restera seule aux commandes après le décès de celui-ci en 1972. Ses choix ont valeur de manifestes : elle expose les Nuagistes aux côtés du critique Julien Alvard et des peintres Benrath, Duvillier, Lerin... Elle lance en 1961 Alain Jacquet, en 1962 Nancy Spero et Peter Saul, en 1964 Anselme Boix-Vives. Elle réalise dès 1960 les premières expositions personnelles du sculpteur Étienne-Martin, dont elle montrera et vendra les œuvres en Europe et aux États-Unis : les archives de la galerie Breteau sont ainsi devenues essentielles pour comprendre la carrière du grand sculpteur. À partir de 1965, Denise Breteau conçoit une série d'expositions « de réflexion » sur la notion d'art contemporain : La Réhabilitation de l'Objet ; Bouguereau ; Notre héritage artistique : la mort d'Apollon et son testament . Dès 1969, avec Henri Langlois, elle œuvre en pionnière dans le domaine du mécénat d'entreprises pour la création, six ans plus tard, du Musée du Cinéma. Enfin, de manière fort originale en 1971, elle demande à Otto Hahn, François Pluchard et Pierre Restany de mettre en exposition leur travail de critique d'art. Les années 1980 marquent un retour aux expositions personnelles : M. Boileau, T. Cheverney, C. Sindou, A. Cavaletti, O. Luna, A. Doideau, Raquel, B. Hastings, J.F. Briant, H.Gauthier, B. Rossell, P. Le Clère. La galerie ferme ses portes en 1987, mais Denise Breteau reste active dix années encore au service des artistes qu'elle aura choisis et soutenus.


Présentation du contenu :
Outre une importante iconographie (photographies d'œuvres, photographies d'expositions), le fonds comprend des dossiers d'expositions, des dossiers d'artistes, des dossiers de presse, la correspondance professionnelle et administrative, des livres d'or.



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'Galerie Breteau'

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