Aller au contenu
Recherche
La collection de l'IMEC

Le Fou parle (1977-1984)

image for Le Fou parle (1977-1984)

Créée en avril 1977 par Jacques Vallet (né en 1939), écrivain et journaliste, collaborateur régulier de la fameuse émission de France-Culture « Des papoux dans la tête », proche du milieu anarchiste, avec le complicité du poète Philippe Ferrand (1943 2007) et du sociologue Albert Meister (1927 1992), Le Fou parle , revue bimestrielle « d'art et d'humeur » au format magazine et au titre inspiré d'un vers d'Éluard, connaîtra 27 livraisons (dont deux numéros doubles) en l'espace de huit ans. Héritière de tous les courants libertaires, la revue sera parvenu en quelques années, notamment grâce à l'audace inventive de ses couvertures et à sa vente en kiosque, à s'imposer dans le paysage culturel, tout en conservant sa liberté de ton et son insolence, comme « l'une des publications cardinales de la seconde moitié du siècle dernier », selon le critique Eric Dussert. Associant l'écriture et le graphisme sur un plan d'égalité, la revue fait appel à des collaborateurs du monde entier autour de thèmes souvent brûlants ou controversés (la peine de mort, la prison, le terrorisme, l'homosexualité, la pédophilie, la zoophilie, la drogue, l'argent, la prostitution, l'armée, la vieillesse...) sans s'interdire aucune liberté et en ouvrant ses colonnes aux témoignages, aux récits et aux images les plus détonants. Placé sous les auspices du poète Armand Robin (« Des journaux de merde, des radios de merde, des affiches de merde / Avec de grands mots de merde /Annoncent des progrès de merde ») et d'Henri Michaux (« Qui perd son fou meurt sans voix »), Le Fou parle bénéficie au départ de la caution de Topor et Serge Rezvani et, dans ses dernières années, du soutien de l'éditeur André Balland. La revue réussit ainsi à réunir six cents collaborateurs d'horizons très divers, parmi lesquels des auteurs comme André Laude, Béatrix Beck, Philippe Soupault, Jean-Luc Hennig, Grisélidis Réal, Jacques Derrida, Marcel Moreau, Copi, Roland Dubillard, Tahar Ben Jelloun, Gabriel Matzneff, Paul Virilio, Dominique Noguez et Georges Perec ou des illustrateurs-dessinateurs comme Siné, Olivier O. Olivier, Arslan, Antonio Segui, Roman Cieslewicz, Lise Le Cœur, Fernando Puig-Rosado, Denis Poupeville, Sempé, Ronald Searle, Maurice Henry, Christian Zeimert ou Folon. Lauréat du Grand Prix de l'Humour noir 1979, salué par de nombreux confrères de la presse comme un gage de liberté, Le Fou parle qui faisait entendre selon les mots de Jacques Vallet une « voix improbable, impolie, impulsive, inégale, inattendue, indécente, inactuelle, inquiète, insolente, interrogative, inutile », se tait en mars 1984, faute de moyens financiers. La revue, qui demeure aujourd'hui encore entourée d'une aura spécifique, a cependant été porteuse d'une aventure singulière dans l'histoire éditoriale qui a profondément marqué son époque.


Présentation du contenu :
Les riches archives de la revue comportent les dossiers relatifs à chacun des « artistes et auteurs amis » qui ont participé au Fou parle ou ont eu un rapport avec la revue. Classés par ordre alphabétique, ces dossiers comprennent des textes manuscrits ou dactylographiés, des transcriptions d'entretiens, des épreuves, des lettres, des documents, des notes, des photographies et des coupures de presse. On trouve également dans les dossiers d'illustrateurs et de peintres des maquettes, des projets de couvertures, des dessins d'humour et des caricatures, des cartons d'invitations et des catalogues.



Retrouvez la fiche et le plan de classement sur le portail des collections :

'Le Fou parle (1977-1984)'

Tout savoir sur les modalités pour consulter les archives de l’Imec.