Fondation Royaumont
En 1936, Henry Goüin, secrétaire général et administrateur de la Compagnie de construction Batignolles-Châtillon, est en charge de l'abbaye de Royaumont, proprété familiale acquise par son grand-pères Jules Goüin en 1905. Préoccupé par les difficultés matérielles dont souffrent les musiciens, peintres, écrivains et philosophes en temps de crise, il rêve de leur ouvrir Royaumont pour « leur permettre de profiter, ne serait-ce que quelques jours, de l'atmosphère enrichissante du vieux monastère ». Il organise, avec son épouse, Isabel Goün-Lang, un premier concert public en 1936 avant d'inaugurer, en 1938, le Foyer de Royaumont, lieu de travail et de repos pour artistes et intellectuels. Le déclenchement de la seconde guerre mondiale interrompt brutalement cette entreprise avant de la redéfinir... Un centre culturel international de Royaumont rouvre ses portes en 1947, rebaptisé Cercle culturel de Royaumont en 1953 puis transformé en Fondation en 1963 (reconnue d'utilité publique le 18 juin 1964) afin de pérenniser l'initiative, encouragés par André Malraux, ministre des Affaires Culturelles, qui leur écrit : « C'est le premier exemple de ces fondations privées qu'on aimerait voir se développer en France pour le plus grand bien de la Culture et le plus grand prestige de notre pays. » Un nouveau projet est lancé en 1978, sous la conduite de Francis Maréchal, avec un premier programme consacré à l'interprétation de la musique de Moyen Âge. En 1980, la Fondation le premier stage de chant baroque en France, participant ainsi à l'émergence d'une nouvelle génération de chanteurs français. Le programme Voix Nouvelles, fondé sur la rencontre entre compositeurs et interpètes, naît en 1983 tandis que le cours de composition, mis en place en 1990, attire des jeunes compositeurs du monde entier. Entre 1983 et 2000, un Centre de traduction de la poésie contemporaine va organiser 52 séminaires de traduction collective et publier plus de 100 livres. La Fondation étudie également son territoire par le biais de programme de recherche ethnologique, développés de 1983 à 1990. La danse contemporaine prend place à Royaumont à partir de 1995 avec un projet novateur autour de la recherche et de la composition chorégraphiques. En 1999, la Fondation crée un département consacré aux musiques orales et improvisées, fondé sur la rencontre transculturelle et en 2002, un projet expérimental réunissant des créateurs de disciplines différentes, Le Grand atelier est lancé. L'Unité scénique, associant la formation de jeunes professionnels aux arts de la scène et des productions lyriques diffusées hors les murs, voit le jour en 2005 ; un programme dédié aux claviers (clavecin, piano-forte, piano, orgue... ) est mis en place en 2008, suite au rachat de la collection musicale de François Lang en 2007, et de la restauration de l'orgue Cavaillé-Coll installé dans l'ancien réfectoire des moines. La Bibliothèque musicale François Lang est ouverte au public en avril 2009.
Présentation du contenu :
La Fondation Royaumont qui, depuis 1963, accueille des artistes, musiciens, poètes et chorégraphes a récemment confiée ses archives à l'abbaye d'Ardenne. Ces dernières racontent l'histoire de ce prestigieux lieu d'accueil et de réflexion, partenaire de l'IMEC dans le cadre des Centres culturels de rencontre. Le fonds comporte plus de 720 boîtes des documents qui retracent les diverses activités de la Fondation depuis 1959 auxquels s'ajoutent les papiers de Roger Godel, philosophe spiritualiste, helléniste et traducteur (1898-1961). Documents préparatoires, correspondances, comptabilité, brochures de présentation et dossiers de presse vont donner aux chercheurs l'occasion de découvrir les coulisses de l'histoire d'un des lieux emblématiques de la socialité intellectuelle au XXe siècle.
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