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La collection de l'IMEC

Papatakis, Nico (1918-2010)

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Réalisateur, scénariste et producteur, Nico Papatakis, né à Addis-Abeba en 1918 d'un père grec et d'une mère éthiopienne, est l'auteur d'une œuvre cinématographique à la fois rare et dense, composée de cinq films qui tentent de réconcilier le cinéma et la tragédie antique et sont hantés par la question de la domination sociale et de l'asservissement. Nico Papatakis aura également été, en 1950, le producteur de Un Chant d'amour, seul film tourné par Jean Genet à qui il fut profondément lié et du premier film de John Cassavetes, Shadows en 1959. Engagé dès l'âge de seize ans dans la lutte contre le fascisme, il est contraint de se réfugier, lors de l'invasion de l'Ethiopie par les troupes de Mussolini, en Grèce, puis en France où il s'installe en 1939. Il y fait la rencontre de Jacques Prévert et tient quelques rôles dans des films de Marc Allégret et de Marcel Carné. En 1943, il entre dans le réseau de Résistance d'André Virel. Après la guerre, il ouvre en 1947 d'abord rue de la Harpe, puis rue de Rennes à Paris le plus célèbre cabaret-théâtre de Saint-Germain-des-Prés, "La Rose Rouge", que fréquentent Sartre, Prévert et Cocteau et où ont débuté Boris Vian, Juliette Gréco et les Frères Jacques. Jean Tardieu y fait jouer sa première pièce, Un mot pour un autre et Raymond Queneau ses Exercices de style. Il épouse en 1951 la comédienne Anouk Aimée. Mais ses activités politiques durant la guerre d'Algérie le contraignent six ans plus tard à s'exiler à New York. Il y fréquente John Cassavetes et se lie à Christina Päffgen qui, lui empruntant son prénom, deviendra Nico, l'égérie d'Andy Warhol et la chanteuse du groupe Velvet Underground. De retour à Paris, il tourne en 1962 son premier film, Les Abysses, à partir du fait divers des sœurs Papin, sur un scénario de Jean Vauthier. Lorsque le film, qui fait scandale, est déprogrammé de la sélection française du Festival de Cannes 1963, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, André Breton, Jean Genet et Jacques Prévert prennent publiquement sa défense dans les colonnes du Monde. En 1967, sous le régime des colonels, il tourne clandestinement en Grèce son second long-métrage, Les Pâtres du désordre dont l'action se situe dans un village grec sous la dictature militaire, avec dans le rôle principal sa nouvelle épouse, Olga Karlatos. Son troisième film, Gloria Mundi (1975), dont il réalisera deux versions, est consacré à la question de la torture durant la guerre d'Algérie et fait l'objet en France de violentes attaques de la part des anciens membres de l'OAS : deux attentats à la bombe se produisent dans les salles où il est projeté. En 1986, il réalise La Photo qui traite de la question de l'immigration et de l'exil, primé au Festival international du film de Thessalonique et, en 1991, son dernier film, Les Equilibristes, présenté à la Mostra de Venise, avec Michel Piccoli dans le rôle de Jean Genet. Egalement auteur de nombreux scénarios restés inédits, il publie en 2003, un grand roman autobiographique sur ses origines, Tous les désespoirs sont permis, aux éditions Fayard. Il s'éteint chez lui, à Paris, le 17 décembre 2010.


Présentation du contenu :
Les archives de Nico Papatakis comprennent les manuscrits et tapuscrits de ses écrits autobiographiques et ses scénarios tournés ou inaboutis, ainsi que les dossiers de chacun de ses films réalisés ou produits. Ceux-ci comportent des synopsis, des plans de tournage, des documents préparatoires, des contrats, des éléments promotionnels, des photographies, des dossiers de presse, ainsi qu'une importante correspondance professionnelle. Des dossiers biographiques, enfin, conservent la trace de ses activités politiques, intellectuelles ou artistiques.



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'Papatakis, Nico (1918-2010)'

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