Schérer, René (1922-2023)
Né en 1922, frère cadet du cinéaste Éric Rohmer, René Schérer est philosophe. Sa thèse, soutenue en 1960, est un essai critique sur « Les théories contemporaines de la communication », qui sera publié en 1965 puis 1971. Son premier livre porte sur le père de la phénoménologie : Husserl : sa vie, son œuvre (PUF, 1964). Enseignant la philosophie à l'université de Vincennes, qui accompagne tous les mouvements de l'après mai-68, il travaille aussi sur les œuvres de Gabriel Tarde, Emmanuel Levinas et Gilles Deleuze. Mais c'est la pensée de Charles Fourier qui l'engage dès 1967 à développer une réflexion sur l'utopie ( Charles Fourier ou la Contestation globale , Seghers, 1970 ; Charles Fourier Pour une enfance majeure , La Fabrique, 2006) et à construire une théorie de l'« hospitalité » ( Zeus hospitalier. Éloge de l'hospitalité , Armand Colin, 1993 ; Hospitalités , Anthropos, 2004). Militant du FHAR (Front homosexuel d'Action révolutionnaire), René Schérer construit, depuis les années 1960 où il rencontra le jeune Guy Hocquenghem, une critique du « système de l'enfance », et prône une écoute libre du désir adolescent. Il défend cette vision du monde dans un pamphlet qui eut un grand retentissement, Émile perverti, ou Des rapports entre l'éducation et la sexualité (Laffont, 1974), ou dans Une érotique puérile (Galilée, 1978). Justifiant un ultime tournant libertaire Pour un nouvel anarchisme (Cartouche, 2008) et Anarchistes. L'anarchisme explosé (Hermann, 2009), ses « Entretiens sur une vie intellectuelle » avec Geoffroy de Lagasnerie sont publiés sous le titre Après tout (Cartouche, 2007).
Présentation du contenu :
Le fonds contient les manuscrits, une correspondance intellectuelle et des documents de travail liés à son activité d'enseignant-chercheur. Un ensemble d'imprimés et de revues complète le tout.
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