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Matières premières

Le livre pendant l'Occupation

14. L’exemple du professeur d’allemand et écrivain Jacques Decour

Les Lettres françaises

L’arrestation de Decour, le 17 février 1942, puis son exécution, le 30 mai, repoussent aux calendes grecques le premier numéro des futures Lettres françaises. Mais dès le mois de juin, Claude Morgan (pseudonyme du fils de l’académicien Georges Lecomte) et Édith Thomas « remplacent » Decour… Le journal, d’abord ronéotypé, puis imprimé, paraîtra clandestinement du 20 septembre 1942 à la Libération.

Ici, Les Lettres françaises, numéro 6, d’avril 1943, où l’on peut lire un violent article anonyme, « Drieu la Rochelle ou la haine de soi » : « Celui-là n’est pas un vendu : il n’en a pas le paisible cynisme. Il est venu au nazisme par affinité élective : au fond de son cœur comme au fond du nazisme, il y a la haine de soi – et la haine de l’homme qu’elle engendre. » Son auteur, le jeune Jean-Paul Sartre, a fondé, en 1941, peu de temps après son retour de captivité, un petit mouvement de Résistance, « Socialisme et Liberté ». Cette charge contre Drieu est son premier texte publié dans Les Lettres françaises clandestines, auquel il contribuera encore en avril et juillet 1944.

Archives Jean Paulhan/Imec