Galerie numérique | Coupures surréalistes
L'Imec expose en ligne des documents rares qui révèlent la complexité du Surréalisme d'après 1945
Le 26 mai 1946, André Breton est de retour à Paris après presque cinq années d’exil à New York. Quel avenir pour le surréalisme? La question se pose en France dans un paysage intellectuel qui lui est particulièrement hostile, marqué par l’émergence de l’existentialisme et l’hégémonie culturelle du parti communiste.
Jusqu’au seuil des années 1970, André Breton (1896-1966) et ses amis vont opter pour une coupure sur plusieurs plans : coupure avec les injonctions politiques les plus communément adoptées par les intellectuels de gauche au nom de fins soi-disant supérieures autorisant toutes les infamies ; coupure avec les critères ordinaires de la moralité en prenant le parti de l’imagination puisant ses forces dans l’humour, l’omnipotence des passions ou encore les cultures extra-occidentales ; coupure avec le «bon goût» esthétique empêtré dans les conflits stériles de la figuration et de l’abstraction, du réalisme et du fantastique, comme dans l’impasse de l’engagement. Coupure c'est également la revue (1969-1972), dirigée par Gérard Legrand, José Pierre et Jean Schuster, qui incarnera en sept numéros les acquis théoriques et poétiques propres au surréalisme.
Ces documents rarement exposés contournent les cadres chronologiques habituels et les lieux communs d’un mouvement trop souvent réduit à son apport étroitement artistique et, se plaçant passionnément sous le «signe ascendant», ébauchent une autre histoire d'un mouvement internationalement connu.
Commissaire d'exposition Jérôme Duwa
Photographie d'un portrait de Charles Fourier traité en écartelage par Pierre Faucheux. Détail. Archives Pierre Faucheux/Imec.
Fonds de l’Imec représentés : Philippe Audoin, Jean-Louis Bédouin, Centre culturel de Cerisy-la-Salle, Claude Courtot, Pierre Faucheux, Gisèle Freund, Maurice Henry, Alain Jouffroy, Gérard Legrand, Éric Losfeld, André Pieyre de Mandiargues, José Pierre
Jean Schuster.