Les archives de Paul Virilio rejoignent celles de la "French Theory" à l’Imec

Paul Virilio, l’une des figures marquantes qui a donné entre 1970 et 2000 une audience internationale à la pensée française, confie à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine ses riches archives de philosophe, d’urbaniste et de sociologue. Elles rejoignent ainsi à l’Imec celles des autres figures de la « French Theory » : Louis Althusser, Jean Baudrillard, Jacques Derrida, Félix Guattari, Jacques Rancière et celles du Centre Michel Foucault.

Penseur des nouvelles technologies et de la géopolitique contemporaine, Paul Virilio s’est affirmé, à travers une réflexion inlassable sur le phénomène de la vitesse et de l’« accélération effrénée du monde », comme un théoricien influent de la modernité. Peintre des « Anti-formes », formé comme maître verrier à l’École des Métiers d’Art de Paris, il entre à l’École spéciale d’architecture (ESA), d’abord comme professeur, puis directeur et enfin président. Il fonde en 1963, avec Claude Parent, « Architecture Principe » et publie un manifeste pour une « architecture oblique » qui marque un tournant dans l’histoire de l’architecture française contemporaine. Une quarantaine d’ouvrages, de Bunker Archéologie au Grand Accélérateur, en passant par Vitesse et politique, ou Ville panique, le font connaître dans les milieux intellectuels, artistiques, écologiques et urbanistiques. Grand prix national de la critique architecturale en 1987, il réalise également des expositions qui font date à la Fondation Cartier.

Les archives confiées à l’Imec recouvrent de nombreux documents : manuscrits de ses ouvrages, notes de cours, dossiers préparatoires aux expositions et correspondance fournie avec ses proches ou ses amis, Duvignaud, Baudrillard, Perec, Depardon ou Ivan Illitch. Elles comprennent également les archives de sa femme et plus proche collaboratrice, Suzanne Gruault, ainsi que des pièces annotées autour de ses pôles d’intérêt : catastrophes, krachs financiers, armes, fusées, véhicules, arts.

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