Laetitia Ajanohun
L’(a)normalité n’existe pas ?
La Comédie de Caen et l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine invitent Laetitia Ajanohun en résidence et organisent à cette occasion, 4 ateliers d’écriture dramatique en février et 2 ateliers de mise-en-voix en juin pilotés par l’autrice, metteure-en-scène et comédienne.
« Lors de ces ateliers, je propose aux participant.e.s d’écrire de la parole c’est-à-dire de l’adresse directe mais aussi les mouvements intérieurs d’un personnage, des mots qui se cherchent, qui se trouvent, qui se trompent, qui se savent, des respirations, des réflexions, des naufrages, des convictions, des réponses, des interjections à la louche, des suspensions interminables, des langues qui fourchent, des pensées qui coincent, des vocables qui dépassent ce que l’on aurait voulu dire mais qu’on n’a pas réussi à dire et qu’on va tenter de dire quand-même … même si… franchement le dire c’est pas … non c’est pas…
Dans un premier temps, en se basant sur un canevas offert par l’autrice chaque participant.e proposera une voix (un personnage) qui au fil des exercices et des tentatives prendra la forme d’un court monologue.
Dans un deuxième temps, le groupe architecturera une pièce chorale en se servant des courts monologues de chacun.e.
Dans un troisième temps, viendra l’élaboration de la mise -en-lecture de la pièce par les participant.e.s. »
Laetitia Ajanohun
© Pieter Hugo
Qu’est-ce que la normalité ?
Une place de choix dans une étude statistique ?
Une « chose » quantitative et objectivable ?
Une adaptation réussie ?
Une injonction sociétale ?
Une efficacité au bonheur ?
Une facilité évidente à accepter les règles du jeu ?
Une aptitude à garder une humeur égale ?
Mens sana in corpore sano?
Un gout prononcé pour les idéologies dominantes ?
Une dissimulation efficace de ce qui dépasse, de ce qui pousse de travers, de ce qui s’en va battre la campagne ?
Un espace commun vers lequel tendre ?
Un vœu triste et gris ?
Un réconfort sucré-marshmallow-Barbe-à-Papa ?
Une confusion héréditaire ?
Une pauvreté d’esprit, plus précisément, un manque d’imagination ?
Un mensonge répété à l’envie, à n’en plus finir, à n’en plus pouvoir ?
Une carabistouille ?
Un bobard ?
Des balivernes ?
Des sornettes ?
Des fadaises ?
Une niaiserie ?
Une insulte ?
Une calamité ?
La Hess Miskin !
Laetitia Ajanohun est née à Liège et habite aujourd’hui à Paris.
Formée en Belgique (IAD) en tant que comédienne, très vite l’envie, l’urgence d’écrire et de mettre en scène se sont manifestées en elle, tout comme le désir d’arpenter des ailleurs.
Elle se met, alors, à élaborer des projets et à jouer dans des créations à Bruxelles, mais aussi dans plusieurs villes européennes et d'Afrique francophone.
Elle collabore notamment depuis une dizaine d’années avec le Tarmac des Auteurs de Kinshasa.
Depuis 2012, elle travaille régulièrement au sein de la compagnie française Les Bruits de la Rue dirigée par Dieudonné Niangouna en tant que comédienne, ou collaboratrice artistique (Shéda, Nkenguégi, Le Kung-fu, Trust/Shakespeare/ Alléluia).
Elle a écrit une vingtaine de textes de théâtre. Certains sont édités (La Noyée aux éditions l’Harmattan, Les mots sont manouches aux éditions Lansman dans la scène aux ados, Le Décapsuleur et Francofictions aux éditions Passage(s) libres courts au Tarmac).
Lors des saisons 2020-2021 et 2021-2022 elle est autrice associée à la Scène Nationale du Tangram à Evreux.
Elle est également en 2022 en résidence à la Comédie de Caen pour écrire Conversation entre JEAN ordinaires et à La Fabrique Francophone pour La Déesse-mère n’a pas de visage.
Elle a cofondé la Compagnie du Risque (Bordeaux-Paris) avec Hélène Capelle.
En partenariat avec la comédie Caen.