Les archives de René Daumal entrent à l'Imec
C'est une figure mythique, un auteur fulgurant du premier XXe siècle. René Daumal (1908-1944), enfant terrible du surréalisme, connut un destin météorique, comme son ami proche, Roger Gilbert-Lecomte, rencontré au lycée de Reims en 1922. Avec Roger Vailland et Robert Meyrat, également condisciples, tous marqués par la lecture de Rimbaud, de Jarry, de Maeterlinck, ils fondèrent une fraternité qu'ils nommèrent « Le Simplisme ». Puis ce fut, en 1928, la fondation du groupe et de la revue Le Grand Jeu, réunissant poètes, métaphysiciens, pataphysiciens, essayistes et artistes. Passionné de grammaire sanskrite qu'il apprit seul, il devient le traducteur essentiel des grands textes spirituels de l'Inde. Sensible à la mystique, il reçut l'enseignement de Gurdjieff qu'il approcha par l'intermédiaire d'Alexandre de Salzmann, rencontre déterminante qui laissa une très forte impression sur le jeune Daumal. Les années qui précèdent la guerre sont celles de la recherche et de la misère. René Daumal tombe malade. Il meurt de la tuberculose le 21 mai 1944. De son vivant, il publia de nombreux textes en revues, mais seulement deux livres : Le Contre-ciel, en 1936, unique recueil de poèmes, et un roman, La Grande Beuverie, chez Gallimard. Le roman inachevé, Le Mont Analogue, publié à titre posthume dès 1952, est devenu un texte-culte, circulant comme un emblème inactuel parmi les artistes, écrivains et cinéastes de la contre-culture.
Ce fonds majeur, constitué de manuscrits de ses textes et et de ses poèmes comme de ses traductions, de dessins et d'une importante correspondance, vient rejoindre un ensemble littéraire déjà très riche à l’Imec autour des années 1920-1930 et du surréalisme.