De la Guinée au Nigéria, en descendant le fleuve Niger
Écrit par Les Collections
Dans ce deuxième billet consacré à l'exposition Récit du monde, nous vous présentons le périple qu'entreprennent, dès la fin de la seconde guerre mondiale Jean Rouch, Pierre Ponty et Jean Sauvy. De leur descente du fleuve Niger en pirogue ils ramenèrent de nombreuses images, notamment filmées, à mille lieues du regard colonial sur l’Afrique.
En 1942, loin des représentations hollywoodiennes, Jean Rouch, engagé depuis peu comme ingénieur des travaux publics des colonies en même temps que Pierre Ponty et Jean Sauvy, est à Niamey où il participe à la construction des routes qui relieront la capitale du Niger à Gao et Ouagadougou.
Ses lettres à ses deux amis témoignent de la routine de l’administration coloniale, dont ils se promettent de s’extraire dès la fin de la guerre en entreprenant la descente du fleuve Niger en pirogue, ce qui n’a jamais encore été fait. Ce sera un périple de près de 4 200 kilomètres, de la Guinée au Nigeria en passant par le Mali et le Niger. C’est pendant ce voyage sur le fleuve que Jean Rouch apprend à se servir d’une caméra.
De cette première expérience naîtra le film Au Pays des mages noirs (1947). Cette aventure décidera de la vocation anthropologique et cinématographique de Jean Rouch, qui a consacré sa vie à la réalisation de documentaires (on en compte 180), principalement sur l’Afrique. Il met souvent en scène avec beaucoup d’humour et de poésie le rapport des Européens avec les Africains, retournant parfois les situations comme dans Petit à petit, où c’est l’ethnologue africain, joué par Damouré Zika, son ami et guide, qui enquête sur la société parisienne.
Article extrait du catalogue Récits du monde, Imec, 2018.
Pour en savoir plus :
Voir la présentation de l'exposition Récits du monde (20 octobre 2018 – 17 février 2019).