Alfredo Gangotena, poète et chasseur de tigres
Écrit par Les Collections
Compagnon de voyage d’Henri Michaux lors de son périple en Équateur, dans les Andes et au Brésil en 1928, Alfredo Gangotena est le créateur d’une œuvre poétique originale, alliant français et espagnol. C'est avec ce personnage fascinant que nous clôturons notre série de billets consacrés à l'exposition "Récits du monde".
Issu d’une famille de la grande bourgeoisie équatorienne, Alfredo Gangotena arrive en 1920 à Paris, où il accepte de suivre, pour ne pas décevoir son père, les cours de paléontologie du célèbre professeur Painvin à l’École des mines.
En 1925, ce jeune homme, qui dessine avec application mollusques et coquillages disparus, est déjà un poète reconnu, remarqué par Max Jacob et Jules Supervielle, publié dans diverses revues parisiennes aux côtés de Valéry, Saint-Pol Roux, Cocteau ou Radiguet.
L’originalité de son œuvre tient au jeu d’équilibre singulier qu’il instaure entre ses deux langues, le français et l’espagnol.
Le poète encore inconnu Henri Michaux, dit « Enrique Micho » qui séjourne à Marseille et n’y trouve pas de travail, veut convaincre Alfredo Gangotena de s’embarquer pour l’Equateur : « Ainsi nous partirons ! ah oui vous pouvez le dire et le croire, ça gazera, et le bon temps reconnaîtra du mauvais, allez, et je vous attends donc.» En 1928, Henri Michaux voyagera pendant dix mois en Equateur, d’où il rapportera son journal de voyage, Ecuador (Gallimard, 1929), qui est dédié « À mon ami Alfredo Gangotena/À mon camarade de pirogue André de Monzelun ».
L'inventaire des archives d'Alfredo Gangotena est consultable en ligne.
Article extrait du catalogue d'exposition Récits du monde, Imec, 2018