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La revue Critique mise à l'honneur

La revue Critique mise à l'honneur

Écrit par Isabelle Pacaud

Le colloque « La revue Critique : passions et passages » qui se tient à Cerisy du 14 au 21 juin 2019 s'inscrit dans la lignée des colloques de Cerisy consacrés à des revues (Tel Quel, Change), mais y ajoute une dimension historique. Il réunit des chercheurs de différentes spécialités et de toutes les générations ainsi que des témoins des différentes époques de Critique.

La revue Critique naît en juin 1946 de l'idée originale de Georges Bataille de publier des recensions des nouvelles publications en France et à l'étranger. Pour y participer, il faut une bonne connaissance du domaine dont on traite et une aptitude à la vulgarisation. Le champ est large, à l'image du sommaire du premier numéro de la revue : littérature, psychanalyse, sociologie, économie, politique, histoire des religions, physique nucléaire. L'objet créé est donc à mi-chemin entre la revue d'information générale et la revue bibliographique.

À la tête de cette nouvelle revue dans le paysage éditorial de l'époque, on trouve, Georges Bataille (directeur), Pierre Prévost (rédacteur en chef) ainsi que Maurice Blanchot, Pierre Josserand, Jules Mennerot, Albert Ollivier et Eric Weil qui composent le comité de rédaction.

Les débuts sont difficiles : la revue est saluée (notamment par le Prix de la meilleure revue de l'année 1948), mais peu de numéros sont vendus. La revue change alors plusieurs fois d'éditeur. Initialement publiée par les Éditions du Chêne, la revue est reprise de juin 1947 à septembre 1949 par Calmann-Lévy avant d'être accueillie, après une période d'interruption de la publication, par les Éditions de Minuit.

Dans les années 1950, grâce à Éric Weil et Jean Piel, la revue touche enfin un public élargi. De personnalités en vue s'affichent au sommaire : Michel Butor, Alain Robbe-Grillet figures du Nouveau Roman, Maurice Blanchot poursuit sa collaboration, Roland Barthes, Michel Leiris, Roland Caillois, Jacques Lacan. Puis dans les années 1960, Michel Foucault, Gérard Genette, Jacques Derrida, Jean Starobinski, Philippe Sollers, Alain Badiou, Gilles Deleuze, Georges Canguilhem, ou encore Michel Serres intègrent les pages de la revue.

Au début des années 1970, la politique éditoriale s'oriente vers l'élaboration de numéros spéciaux trimestriels. Le premier sera consacré à « L'urbain et l'architecture ». Suivront un numéro salué sur Roman Jakobson (n°322, 1974), un autre sur « Vienne, début d'un siècle » (n°339-340, 1975), qui fera l'objet de trois réédition, ou encore « Limbour l'irréductible » en 1976. Des numéros spéciaux rendront également hommage aux collaborateurs que furent Roland Barthes (n°423-424, 1982) et Michel Foucault (n°471-472, 1986).

En 1996, à la mort de Jean Piel, Philippe Roger accepte de prendre la suite et de maintenir d'esprit de la revue voulu par Georges Bataille.


Des articles parus dans la revue ou sur la revue sont consultables en ligne dans le dossier de presse historique des Éditions de Minuit numérisé par l'Imec.


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Lien vers le fonds Critique / Jean Piel sur le portail des collections.