Les employés des éditions Larousse dans la Grande Guerre
Lors de la Première guerre mondiale, de nombreux employés des éditions Larousse sont mobilisés et rejoignent le front. Ils ne sont pas oubliés par leur direction ou par leurs collègues. Des envois de lettres et de colis se mettent en place et durent tout au long du conflit.
À propos des courriers reçus pendant la guerre, un des soldats du roman Le Feu d’Henri Barbusse dit : « J’les garde. Quelques fois, j’les relis. Quand on a froid et qu’on est mal, j’les r’lis. Ça vous réchauffe pas mais ça fait semblant ».
Peut-être les employés des éditions Larousse mobilisés ont-ils eu semblable pensée en recevant ces lettres de l’arrière, rédigées par Paul Gillon, membre de la direction, neveu par alliance d’Augustin Boyer, l’associé de Pierre Larousse et signées par l’ensemble du personnel resté en poste à Paris.
Ces lettres, envoyées tous les quinze jours à partir de 1915, donnent des nouvelles générales du conflit et cherchent à entretenir le courage des appelés à l'aide d'une rhétorique patriotique enflammée. Elles étaient accompagnées, aussi souvent que possible, de colis contenant de la nourriture, du tabac mais aussi d'exemplaires des dernières publications de la maison, notamment par des numéros du Larousse mensuel. Au fil du temps, de remerciements en nouvelles du front, un échange s’établit entre les employés et la direction.
Parallèlement à ces courriers, les éditions Larousse impriment et affichent dans leurs murs des tableaux du personnel qui donnent les noms des soldats cités à l’ordre du jour, blessés, prisonniers, disparus ou morts au champ d’honneur, ainsi que les noms de ceux continuant à travailler dans les sections de la maison : librairie, rédaction, composition, machines.
Au front ou à l’arrière, dans l’engagement ou dans le travail, les employés Larousse semblent alors tous unis dans l’effort vers la victoire.
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