Mes Amis d'Emmanuel Bove

Victor Bâton marche dans les rues de Paris et de sa banlieue, à Montrouge. Il est seul, il est pauvre et il voudrait rencontrer un ami. Premier roman d’Emmanuel Bove, paru en 1924, Mes Amis raconte l’errance d’un anti-héros velléitaire qui survit au jour le jour grâce aux maigres ressources d’une pension d’invalide de guerre et qui va de déception en déception.

« Quand on erre, toute une journée, sans parler, on se sens las, le soir dans sa chambre. »

Le ton est résigné, teinté d’une ironie triste et si l’espoir renaît à chaque nouvelle rencontre, il y a la « terrible certitude de l’à quoi bon ? et de l’impossibilité d’en sortir, la naïveté du malheur[i] ».

Malgré la noirceur du sujet, la précarité décrite, le livre est un succès, l’accueil critique excellent. Emmanuel Bove devient l’un des auteurs importants de l’entre-deux guerres. Dans les années qui suivent, il publiera encore vingt romans, avant sa mort prématurée en 1945 à l’âge de 47 ans.

Cent ans après sa parution, le roman n’a rien perdu de son charme, « (…) et bien qu’il échappe à toute catégorisation partisane, Mes Amis annonce indéniablement les grandes tendances romanesques ultérieures[ii] ».

Notes :

• [i] Jean Cassou, préface à l’édition Flammarion, 1977, reprise dans les éditions Poche de 1980 et 1986.
• [ii] François Ouellet, préface à l’édition canadienne, Éditions Nota Bene, 2002.

Pour aller plus loin :

• Colette, éditrice active, a défendu Mes Amis directement auprès de certaines jurées du Prix Femina en 1924.
• Les livres d’Emmanuel Bove sont publiés par les éditions L’Arbre vengeur, les éditions Sillage et par Le Castor Astral qui publie également la biographie Emmanuel Bove, La vie comme une ombre de Raymond Cousse et Jean-Luc Bitton.