Court extrait qui nous projette dans l’univers morinien : qu’est-ce que la connaissance ? Comment s’articule-t-elle à la notion de « complexité » et d’« incertitude » ? Comment comprendre le mouvement même de la pensée, si ce n’est par cette « opposition », et cette « collaboration » avec l’in-connu, ce Réel – « monde extérieur » qui vient fracturer ou éclairer le « cerveau en chambre close » ? Pour définir la connaissance, Morin, n’évoque pas le « cogito » cartésien, mais le « computo ». Autrement dit, connaître, c’est computer, au sens de traduire en signes, symboles ; construire selon des règles ; solutionner des problèmes. Mais ce n’est pas un « computo » mécaniste au sens où l’on pourrait l’entendre aujourd’hui, avec la réalité algorithmique de l’intelligence artificielle. C’est un « computo » sur fond d’abîme, sur fond du réel de la mort. Morin dessine une « méthode » qui s’appuie sur une dialectique évolutive multidimensionnelle où la récursion cerveau – main – technique – culture joue un rôle majeur.
Cynthia Fleury
