Depuis ses débuts, artpress – comme tout groupe et toute revue d'avant-garde (ce fut le cas à l'époque de Dada et du surréalisme), affichant souvent de façon polémique une rupture avec le passé et promouvant des œuvres au formes et aux contenus nouveaux – a été l'objet de rejets, de contestations sévères, dont notre rubrique « courrier » d'alors rendrait compte. Cette fois, nous avons là, sous les yeux, avec ce dépliant d'artpress annoté, anonymement bien sûr, un exemple, relativement exceptionnel, de ce qu'une haine en acte, en provenance de toute évidence d'une extrême droite politique, peut avoir de violence, et s'exprimer dans un registre ordurier. Que ce soit une femme, Catherine Millet, qui soit particulièrement visée et l'objet d'injures à caractère sexuel, est de bonne logique. Rien de plus à dire. Un doute, cependant, traités de « fascistes » et défenseurs d'un « art nazi », voilà qui pourrait nous laisser penser qu'une extrême gauche dévoyée (est visée une « gauche intellectuelle »), pourrait être pareillement à l'origine de ces vomissures...
Jacques Henric
