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Écrire vite et sans ponctuation

Écrire vite et sans ponctuation

La rédaction du premier manuscrit semble s'être faite assez rapidement, peut-être dès octobre 1969. Cette version diffère très peu de celle que L'Arche édite en 1972.

Il est possible, sur une page comme celle-ci, de retrouver les principales étapes de la rédaction et des corrections apportées. Parfois l'auteur gomme et réécrit, parfois il ajoute des mots en rayant ou non un passage. Même s'il n'utilise ici que le crayon à papier, on peut tenter de distinguer les ratures réalisées dans le mouvement même de l'écriture du premier jet de celles d'une campagne de correction ultérieure – l'épaisseur du trait peut être un indice (on a l'impression par exemple que les six derniers mots n'ont pas été rayés en même temps que ceux qui précèdent).

Sur cette page, l'effacement à la gomme des points et des virgules révèle que c'est bien au cours de l'écriture de cette pièce que Michel Vinaver a ressenti la nécessité d'abandonner la ponctuation. Sur d'autres pages du manuscrit, on remarque parfois la suppression de la didascalie « silence ». Il poursuit la même idée : c'est au metteur en scène et aux acteurs de construire un rythme cohérent.

Simon Chemama