Hervé Guibert
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- L’art se saisit de tout : les fonds artistiques conservés à l’IMEC
Écrivain et photographe, Hervé Guibert s’est littéralement « livré aux images », il porte, dans
son œuvre littéraire et photographique, des regards que Valérie Vignaux range dans le champ lexical
du trouble. En travaillant à partir des archives dans le cadre d’un atelier écriture-création, les étudiants du master Arts du spectacle de l’université de Caen apprivoisent ces regards et en proposent une interprétation créative personnelle.
Le regard trouble, les regards troublants d’Hervé Guibert (1955-1991), qu’ils s’agissent des images photographiques prises dans « Les coulisses du musée Grévin » (exposition, 1979) ou celles de ses tantes Suzanne et Louise rassemblées en « roman-photo » (Libres Hallier, 1980), mais aussi celles qui peuplent sa mémoire et dont il se souvient dans L’Image fantôme (Minuit, 1981), autant de regards troublés qui deviennent les guides d’une réflexion sur le voir, sur sa poïétique, afin d’observer l’intime, l’indicible et le traduire en une autre vision, celle d’étudiants de cinéma en seconde année du master Arts du spectacle de l’université de Caen, inscrits dans le parcours « écriture-création ».
Guibert s’est livré aux images, il a conçu des auto-portraits dans des lieux choisis, réalisant une entomologie de l’image de soi, un érotisme du corps érodé, mais aussi le simple plaisir d’être là. Il a produit ses regards troublés en observant, en traduisant en mots ceux organisés par d’autres (La Photo, inéluctablement, Gallimard, 1999, critiques parues au Monde entre 1977 et 1985) ou en les confrontant à ce qu’il est, sa propre image, ses goûts mais aussi ses dégoûts. Puis, alors que la fin du regard était annoncée, la mort certaine, il s’est observé en images animées dans La Pudeur ou l’Impudeur (1992). Le regard tout d’abord évocateur s’est fait comptable. Il rend compte au présent, dans l’instant, du temps implacable pour conserver dans la mémoire le regard sur soi et sur le monde environnant, le regard d’un Homme blessé (scénario pour Patrice Chéreau, 1983) mais aimé ou aimant.
Nous – qui sommes ou ne sommes pas Des Aveugles (Gallimard, 1985) – nous découvrons les regards d’Hervé Guibert et son trouble devient possiblement le nôtre.
L’atelier écriture-création proposé aux étudiants en cinéma du master Arts du spectacle commence dans les archives d’Hervé Guibert préservées à l’Imec. Les étudiants par l’entremise des documents sont introduits dans l’intimité génétique d’œuvres partagées entre écriture, photographie ou film. Ils découvrent un regard exigeant employant sans distinction les outils de la théorie, de la littérature, de la critique pour créer un monde en soi, un regard troublé, sur les autres et sur soi-même. Ils traduisent tout d’abord en mots et en images fixes et/ou animées, les regards d’Hervé Guibert, puis leurs propositions créatives sont rassemblées dans un livret catalogue et exposées à la Maison de la culture de l’université de Caen.
Valérie Vignaux
Historienne du cinéma. Professeure en études cinématographiques, département Arts du spectacle de l’université de Caen.
Hervé Guibert. Brouillon de la quatrième de couverture de À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie
(Minuit, 1990). Archives Hervé Guibert/Imec.
- Hervé Guibert. Brouillon de la quatrième de couverture de À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie
(Minuit, 1990). Archives Hervé Guibert/Imec.